Tout le monde peut-il vivre avec n’importe qui et êtes-vous assez mûr pour vivre à deux ?

Comment devient-on un couple ? Comment des êtres normaux comme vous ou nous — nous surtout — en arrivent-ils là ? Qui est le responsable ? L'amour.


Gros bébé joufflu pourvu d'ailes dans le dos, vêtu d'un carquois et équipé par Dieu sait qui d'un arc et de flèches, l'amour volette de-ci de-là, cahin-caha, il va trottine, va chemine et larde filles et gars de traits ardents, comme si son manger du soir en dépendait C'est atroce. Et on les voit, ces malheureux jeunes gens, se désintéresser inéluctablement de leurs Barbie et de leurs Bioman pour se traîner misérablement sur de vagues rochers que la marée dépasse, quelque part entre Berck-Plage et Le Touquet, en se demandant s'ils n'auraient pas des fois le cœur à marée basse.


Les plus lucides prennent du Normogastril et sont hors de danger pour quelque temps. Les autres se tordent les mains en gémissant et se mettent en quête de l'âme sœur. C'est ainsi. Implacable loi de l'univers. Qu'est-ce qu'on peut y faire ?...


C'est alors qu'on voit surgir un peu partout ces grands nigauds maladroits qui se poussent du coude en rougissant sous l'œil fébrile de jeunes filles pouffantes habillées en dimanche avec les chaussures de maman. Et ils s'invitent à danser. Et ils boivent du Coca avec du whisky. Et ils trouvent ça super. Ils ne se doutent pas, les chers petits, que toutes ces simagrées finiront par un couple ! Au début, reconnaissons-le, c'est n'importe quoi. Le grand dadais enlace la naine. Le fort en thème tombe amoureux de la prof de gym. C'est pitoyable.


Et puis, plus tard, ça se précise. Et on parle d'avenir. Et on dit bonjour madame à la future belle-mère. Et on traîne devant les boutiques Prénatal, bras dessus bras dessous, en prenant des airs niais. Faut-il l'admettre ? Faut-il rester indifférent ? Faut-il laisser ces jeunes gens innocents fricoter en toute liberté, n'importe comment, avec n'importe qui, et puis fonder un foyer et vivre heureux en toute impunité ?


Bref, tout le monde peut-il former un couple avec le premier venu ? Non ! Surtout pas ! Sortez-vous ça de la tête, bon Dieu ! Ce serait trop facile, à la fin !


Alors êtes-vous mûr assez pour vivre à deux ?

Vous vous êtes plu dès la première seconde. Vous pourriez passer des heures en tête à tête, à parler de tout et de rien, à regarder le soleil se lever sur Chatenay-Malabry, à vous tenir la main dans la rue. Bref, vous êtes amoureux. Reconnaissez-le, enfin ! À quoi bon nier ? Alors, est-il pour autant indispensable de passer la chère vieille bague au doigt ? Pas sûr.


Attendre et voir serait plutôt l'attitude adéquate. Imaginez un peu que vous ne soyez pas mûr pour vivre à deux ! La Terre n'est-elle pas remplie de ces jeunes fruits verts qui, pour être aussi luisants que n'importe quelle autre pomme, n'en sont pas moins immangeables, même en compote ? Tenez, regardez un peu autour de vous : le bellâtre souriant qui vole de femme en femme ? Pas mûr ! La méridionale aux yeux fuyants qui fait son signe de croix dès qu'un hidalgo la croise ? Pas mûre ! L'ardent garçon qui rêve d'enfiler la soutane ? Pas mûr ! La quinquagénaire un peu cuite qui vous pose la main sur la cuisse à la fin du dîner ? Trop mûre, mais c'est une autre histoire. Et vous-même, là, êtes-vous bien certain d'être mûr pour la vie de couple ? « Bien sûr, puisque je suis amoureux », répondent déjà nos plus grotesquement romanesques lecteurs.


Bon, d'accord, l'amour c'est important II est plus facile de renoncer à son petit confort de célibataire pour vivre avec quelqu'un qu'on aime que d'emménager du jour au lendemain avec une brute qu'on déteste. C'est indéniable. Pourtant, l'amour est enfant de Bohême qui n'a jamais connu de joug. Alors, peut-on s'y fier ? Alphonse Allais — ou Paul Claudel, ou un autre vieux type du même tonneau — a dit qu'on ne faisait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. C'est pareil en matière de couple. L'amour est une condition nécessaire au succès, mais ce n'est pas une condition suffisante. D'autres facteurs de maturité, plus concrets, doivent impérativement être pris en compte. En voici la liste :


• les premiers rhumatismes vous taraudent les lombaires ;


• la vaisselle qui s'entasse dans l'évier vous donne brutalement un sentiment d'insécurité ;


• il vous semble soudain insupportable de porter des chaussettes trouées ;


• subitement, le goût du cassoulet froid mangé à même sa boîte vous écœure ;


• vous rêvez aux douceurs d'une tisane servie, le soir, par des mains amies ;


• vous avez cinquante-sept ans ou plus.


Autant de signes cliniques qui ne trompent pas, ami lecteur. Si vous les éprouvez à un degré ou à un autre, alors n'en doutez plus, vous êtes mûr pour la vie à deux, et c'est une excellente chose, car ne l'oubliez pas: VIVRE À DEUX, C'EST MERVEILLEUX!


Mais alors, direz-vous, vivre avec qui ? Tout dépend, c'est l'évidence même, des qualités que vous souhaitez trouver chez votre partenaire. Si vous recherchez par exemple, monsieur, une compagne capable de transporter des objets extrêmement lourds d'un point à un autre (cageots, caisses, tas), eh bien choisissez-la costaude, rustaude, et même un tantinet rougeaude ; une fille de ferme ferait l'affaire. Quant à vous, madame, si vous désirez avant tout, comme on peut le comprendre, un compagnon qui ne cognera pas trop dur, prenez-le fluet, maigrelet et atrophié.


D'une manière générale, on s'efforcera de tenir compte, dans le choix de « l'autre », des facteurs élémentaires d'âge, de goût et d'apparence physique. Pourquoi devrait-on se forcer à vivre avec une blonde si on préfère les brunes, hein, dites, pourquoi ? Et avec une vieille si on adore les jeunes ? Avouez que ce serait complètement idiot, bon sang ! Par ailleurs, une certaine communauté de pensée étant souhaitable au sein de tout ménage, nous ne saurions trop déconseiller au raciste de vivre avec une Zaïroise, sauf s'il est masochiste. Le masochiste, justement, se tournera vers la guichetière des Postes et Télécommunications.


Et il y a aussi, bien sûr, l'importante, la déterminante question du milieu social. En France, on aime que le prince épouse la bergère, le médecin son infirmière, le P.D.G. sa secrétaire, et ainsi de suite. Bon, d'accord, mais oh, là, hé, stop ! Ne rêvons pas. Nous souhaiterions vivement que nos plus crapoteux lecteurs réussissent à sortir de la mouise par un mariage juteux, mais très franchement, nous n'y croyons pas trop, et pour une raison simple : depuis toujours, les pauvres sont prêts à vivre avec les riches ; mais les riches, eux, ne veulent pas en entendre parler ! Les riches ne veulent pas vivre avec les pauvres, c'est flagrant ! LES RICHES SONT D'EFFROYABLES SALAUDS !


Cela dit, n'allons pas trop loin tout de même. Que le couple puisse être un moyen de s'élever dans la hiérarchie sociale, bravo, nous ne demandons pas mieux. Mais s'il s'agit de bousculer les fondements mêmes de l'édifice social et de tout ficher par terre, alors là non, certainement pas, qu'on ne compte pas sur nous ! Nous ne mangeons pas de ce pain-là ! Ah ça non, pas question !

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